Aujourd'hui il est possible de visiter facilement et dans tous ses détails la grande mosquée appelée Djamia el-Amoui, dont l'entrée était, jusqu'à ces dernières années, sévèrement interdite aux chrétiens. Un uléma, jeune prêtre musulman, coiffé d'un turban vert et d'une riche pelisse, nous en fait les honneurs avec beaucoup de bonne grâce, mais ne dédaigne point, au moment de nous quitter, de tendre la mains et de réclamer un droit de visite de dix francs par personne, que nous nous empressons de réduire des trois quarts.
Cette mosquée est une ancienne basilique romaine, située à l'extrémité du bazar et construite on ne sait exactement à quelle époque; restaurée, en 395, par Arcadius, elle était dédiée à saint Jean-Baptiste; plus tard elle fut partagée fraternellement entre musulmans et chrétiens; en 705 seulement, Welid, fils d'Abd el Melek, en expulsa ces derniers. En avant de la mosquée, une immense cour, pavée de marbre, est entourée de vastes galeries supportées par des piliers carrés, couverts d'ornements polychromes variés et d'un bel effet. La mosquée, qui forme un des côtés de cette cour, a conservé tous les caractères des basiliques primitives.
Texte: Louis Lortet. La Syrie d'aujourd'hui. Voyages dans la phénicie, le Liban et la Judée 1875-1880. Paris, Hachette 1884 (p. 590-593).
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