La sculpture à Mari

 

Dans la plupart des statues qui nous sont parvenues, le personnage représenté est nu-tête et imberbe. Il y en a cependant qui ont une longue barbe. Dans toutes les statues, les pieds sont déchaussés. Par ailleurs, le port de la main est toujours le même quand il s'agit d'individus ne tenant aucun objet: les mains sont jointes et pressées contre la poitrine, les doigts entrelacés pour donner l'impression de la piété et de l'adoration. 

A côté de statues présentant entre elles une grande similitude et préparées pour la vente, il existe d'autres que les artistes de Mari ont sculptées pour le compte des rois et des dignitaires du royaume. Il s'agit alors de pièces qui révèlent leur habileté et leur sens artistique. Dans ce cas, les statues représentent souvent les personnes qui les ont commandées. C'est pourquoi elles ne se ressemblent pas entre elles comme celles destinées aux offrandes. L'artiste doit, en effet, tenir compte des traits et du caractère du personnage représenté. C'est ainsi que la statue du roi Lamgi-Mari (photo) diffère nettement de celle du roi Iku-Shamagan. De même, on ne constate aucune ressemblance entre la statue de Nani et celle de Idi-Nārum, tous deux fonctionnaires de l'État, et leurs statues respectives diffèrent à leur tour de celle de l'intendant Ebih-Il.    

Nous signalons que certains éléments supplémentaires furent souvent introduits dans la sculpture comme l'emploi de la nacre, du lapis-lazuli et du bitume pour donner la forme et la couleur des yeux ainsi que pour marquer les mamelons des seins. Par ailleurs, la plupart des statues portent, sur leur dos, une inscription qui nous donne le nom du personnage, ce qui est un trait distinctif de la sculpture amorite.   

Les statues livrées par les fouilles de Mari sont, sans doute, parmi les plus belles et les plus précieuses trouvées dans la région du Moyen-Euphrate et en Mésopotamie.       

Catalogue du Musée National de Damas. Publication de la Direction Générale des Antiquités et des Musées. Damas 1969.

André Parrot. Les fouilles de Mari (Première campagne). Syria. Archéologie, art et histoire. Année 1935 16-1 (pp. 1-28). 

Collection: Musée national d'Alep.