Une perfection technique se révèle dans un torse d'homme dont il a été malheureusement impossible de retrouver le bas du corps. Torse et tête furent ramassés séparés, mais heureusement le visage n'a pas souffert et il est d'une grande finesse de traits. L'homme a le crâne entièrement rasé et la barbe coupée très soigneusement, les lèvres rasées bien dégagées. La barbe qui s'attache en bouclettes, au niveau des yeux, est calamistrée, ondulée, et elle se termine, taillée en carré, en boucles qui s'enroulent, partie à gauche, partie à droite. Hauteur: 0 m. 21.
Les sourcils indiqués par un évidement, autrefois incrustés, réunis à la base, s'épanouissent largement. Les yeux, vides de leur incrustation, sont fendus en amande. Le nez aquilin, les narines légèrement épatées. Les lèvres très finement dessinées donnent à la bouche un pli qui communique au visage tout entier une expression de calme distinction et de discrète bonhomie. Les épaules arrondies et non très exactement équilibrées, accentuent le modelé des bras collés au corps mais ramenés vers l'avant, ce qui souligne le contour du buste aminci à la taille. Celle-ci est indiquée par une ceinture qui devait sans doute fixer la robe ou le jupon. Les mains étaient jointes sur la poitrine, mais elles ont sauté au cours de la mutilation qui endommagea en même temps le devant du bras droit et emporta complètement le coude.
Une inscription de quatre cases est gravée dans le haut du dos et déborde sur le derrière de l'épaule droite. La fonction de Idi-Nârum n'est pas absolument certaine. Peut-être s'agissait-il d'un homme chargé du ravitaillement de Mari en blé et en farine. Grand personnage à en juger d'après la perfection de la statue vouée, ou homme fort riche, ayant eu les moyens de s'adresser à un maître sculpteur. Nous datons cet objet des environs de Tan 2950 avant J.-C.
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