Mais l’âme de la cité, ce qui donne la vie à tout, aux demeures, aux mosquées et aux hammams, aux cafés, aux souks, c' est l'eau, l'eau qui coule dans les innombrables rigoles, fontaines, vasques, bassins, abreuvoirs, la petite mosquée visible de ma fenêtre a un « jeu d’eau » dans une fenêtre grillagée ! —, cela dépasse le ruissellement de Rome ! Les « trésors de Damas », si vantés, c’est l’eau du Baradā, et de ses fils le Nahr Ṯōrā, le Nahr Yazīd. Ils se cachent, le fleuve principal surtout, dans les maisons. Oh ! que l’on empêche la réalisation de ce plan d’ingénieur, qui consisterait à établir des quais tout au long du Baradā ! Quel vandalisme. Au Maroc, le caractère des anciennes cités est sauvegardé. Que les quartiers nouveaux s’occidentalisent, soit, mais, ô Damascains ! Ne laissez pas toucher, ne touchez pas à ce qui fait le charme, — et la richesse, par le développement du tourisme, — de votre ville, son ancienne Beauté !
André Geiger. Syrie et Liban 1932 (p. 187-188).
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