Eh bien ! Cette description du Coran, qui s’applique si bien à Damas, c’est tout simplement... la description du Paradis !
La première fois que j’y pénétrai, vers la fin d’un bel après-midi de printemps, des groupes de femmes voilées, statues vivantes drapées à l’antique, chantaient parmi les cyprès et les myrtes. Le nom de ces arbres (habb el-âs) désigne justement ces sortes de réunions, où se renouvellent, paraît-il, les serments d’amour, avant que l’on cueille les branches de l’arbre jadis cher à Kypris-Astarté pour les porter sur les tombes des chers disparus. Ainsi l’Orient musulman, dans ce rite, comme dans sa vie quotidienne, prolonge les scènes de la vie antique, et continue à mêler la volupté et la douleur, l’amour et la mort. Qui sait, dans ces paroles lointaines que je ne pouvais pas comprendre, si ne résonne pas encore, à travers les siècles, un écho des cantiques et des hymnes des Adonies ?...
André Geiger. Syrie et Liban 1932 (p. 189-190).
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