Saturday, July 12, 2025

Un ex-voto damascain

 


Le monument qui va être décrit est un groupe de calcaire, qui a été acquis pendant la guerre par le musée de DamasLe monument se trouvait dans une maison privée à Damas, et paraît s'y être trouvé depuis longtemps. Il n'a été possible de recueillir aucune information précise sur son origine.

La figure principale du groupe est un personnage étendu sur un lit de parade. La tête manque. Un pan de draperie, qui retombe sur le devant du lit, porte une inscription de trois lignes: 



« l'an 525, Maanôs fils de Libanos, a fait cette offrande par piété. »


Le chiffre élevé de cette date ne supporte d'être compté que sur l'ère des Séleucides: il correspond à l'an 213-214 de notre ère. On se demandera sans doute si un monument d'aspect aussi palmyrénien n'a pas été apporté de Palmyre. Les noms banals du donateur, l'emploi de l'ère des Séleucides, la qualité de la pierre conviendraient d'ailleurs aussi bien à Palmyre qu'à Damas. Mais il est difficile de croire que ce pesant objet ait traversé le désert pour venir se cacher dans la maison damascaine où il gisait ignoré. De plus, et surtout au troisième siècle, un donateur palmyrénien ne se serait probablement pas borné à une inscription grecque, mais y aurait joint une version araméenne. Aussi le plus sage est-il de croire que l'ex-voto de Maanôs se dressait jadis dans un sanctuaire de Damas ou de ses environs immédiats. De ce que la sculpture de Palmyre est avec celle du Hauran la seule qui nous soit connue par des monuments nombreux, il ne faut pas se laisser aller à conclure que tout ce qui lui ressemble dans les contrées voisines en provient.



Henri SeyrigAntiquités syriennes. Syria. Archéologie, Art et histoire  Année 1950  27-3-4 (pp. 229-252).

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