Le monument qui va être décrit est un groupe de calcaire, qui a été acquis pendant la guerre par le musée de Damas. Le monument se trouvait dans une maison privée à Damas, et paraît s'y être trouvé depuis longtemps. Il n'a été possible de recueillir aucune information précise sur son origine.
Le chiffre élevé de cette date ne supporte d'être compté que sur l'ère des Séleucides: il correspond à l'an 213-214 de notre ère. On se demandera sans doute si un monument d'aspect aussi palmyrénien n'a pas été apporté de Palmyre. Les noms banals du donateur, l'emploi de l'ère des Séleucides, la qualité de la pierre conviendraient d'ailleurs aussi bien à Palmyre qu'à Damas. Mais il est difficile de croire que ce pesant objet ait traversé le désert pour venir se cacher dans la maison damascaine où il gisait ignoré. De plus, et surtout au troisième siècle, un donateur palmyrénien ne se serait probablement pas borné à une inscription grecque, mais y aurait joint une version araméenne. Aussi le plus sage est-il de croire que l'ex-voto de Maanôs se dressait jadis dans un sanctuaire de Damas ou de ses environs immédiats. De ce que la sculpture de Palmyre est avec celle du Hauran la seule qui nous soit connue par des monuments nombreux, il ne faut pas se laisser aller à conclure que tout ce qui lui ressemble dans les contrées voisines en provient.
Henri Seyrig. Antiquités syriennes. Syria. Archéologie, Art et histoire Année 1950 27-3-4 (pp. 229-252).

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