On voudrait évoquer la Damas des khalifes ! Il n’en reste rien, dit-on. Erreur. D’abord les mosaïques du temps de Walīd, au huitième siècle de notre ère, découvertes sous les arcades de la cour, à la grande mosquée, tout récemment, nous permettent de nous en faire une idée. Et puis les détails ont pu changer, l’ensemble demeure pareil. Il y a toujours des kiosques sur les terrasses, en haut des maisons, peints de bleu ciel et de vert pâle, il y a toujours les jardins, dans de grandes demeures enfermées derrière leurs murailles, des cours dallées que rafraîchit le bassin octogonal, que parfument les fleurs des orangers et des cédrats, il y a ces hautes ogives abritant une sorte de salon en plein air, où l’hospitalité orientale nous reçoit à l’ombre pendant le jour ou, le soir, au clair des étoiles... Il y a toujours ces intérieurs magnifiques, où certaines pièces ont aussi leur bassin avec une eau toujours vive, où les murs sont revêtus de peintures, moulures, glaces, formant de véritables filigranes, où la lumière tombe des fenêtres situées près du plafond très haut, comme dans des oratoires. Il y a tout l’enchantement perpétuel et immense de Damas...
André Geiger. Syrie et Liban 1932 (p. 186-187).
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