Jean-le-Baptiste à Damas

 

L’intérieur de la mosquée, d’une simplicité voulue pleine de noblesse, les lampes, les tapis précieux, l’énorme reliquaire —une vraie petite chapelle — du chef de Jean-le-Baptiste, qui eut ici une église auparavant, et qui est vénéré par les Musulmans comme précurseur du plus grand prophète, la chaire de l’iman, le mihrâb, cette espèce de niche orientée vers la lointaine cité sainte... Tout cela est beau. Mais ce qui présente un spectacle plus admirable encore, c’est d'assister à une grande cérémonie, comme, un jour, il m’est arrivé, et de voir les trois longues nefs archi-pleines de fidèles prosternés, frappant de leurs tarbouchs rouges le sol qui semblait devenu un immense champ de coquelicots ou de fleurs de grenade coupées.

André Geiger. Syrie et Liban 1932 (p. 183-184).