Tuesday, April 22, 2025

Place Merjeh

 


Un large pont, effleurant presque les eaux vertes du fleuve, large à peine comme un canal, — dont mille et mille dérivations lui prennent son eau — mène à une avenue au fond de laquelle se dresse l’élégante gare du Hedjaz : là on peut prendre son billet pour Médine, La Mecque... quand on est musulman, pour Le Caire, si on est simple « infidèle ». Le long du quai, divers monuments : sérail, police, gouvernement, un peu plus loin Hôtel des Postes. La grande place, le Merjeh, est le centre de cette partie moderne de Damas, et une vraie agora, un vrai forum, aux jours de fêtes, de cortèges, de manifestations : car Damas est, me dit-on, une ville très « spontanée » dans ses mouvements. Elle a connu, à toutes les époques, étant belle et riche, les vicissitudes les plus variées. L’incendie, les séismes, les révolutions et la guerre, plaies inséparables de la vie des cités humaines, ont toujours fait rage particulièrement en Orient. Par bonheur les ruines se relèvent vite. Et la soumission aux desseins de Dieu n’est-elle pas le dernier mot de la sagesse ?

Au centre de la place, juchée sur une colonne tronquée, une drôle de réduction d’un poste télégraphique —c’est une œuvre turque —veut symboliser la liaison télégraphique et ferrée établie entre Ech-Châm et l’Arabie. 



André GeigerSyrie et Liban 1932 (p. 175-176).

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