Sous l'influence du remarquable développement architectural qui fleurit au cinquième siècle en Syrie, la grande basilique de Damas apparut d'un plan trop simple; d'autre part, l'utilisation de la triple porte sud comme entrée principale était incommode. On pallia ces défauts en coupant ce vaisseau, long d'environ 135 mètres, par un transept central. L'entrée se fit dorénavant sur la face nord de ce transept, ouverte sur la cour de l'ancien temple. Seule la baie occidentale de la triple porte sud, dans l'axe du transept, fut maintenue; les deux autres baies furent murées. C'est probablement en même temps que fut construite la colonnade destinée à relier la porte ouest du péribole (Bāb al-Barīd) au propylée ouest de l'ancien marché.
Le plan de la basilique, même après l'adjonction d'un transept qui lui donnait une façade monumentale, restait assez simple et enfermé dans les anciennes formules. Le plan constitué par un grand vaisseau coupé en son milieu par un transept sans coupole, un simple aétos ou «aigle », c'est-à-dire «fronton » selon l'expression grecque que les Arabes conserveront en la traduisant, trouve son analogue le plus exact dans la mosquée d'Amida où l'on s'accorde à reconnaître une ancienne église désaffectée. Il semble donc que cette disposition constitue une solution syrienne qui, d'ailleurs, n'a pas fait fortune, et non, comme on l'admet souvent, une imitation de dispositions byzantines.
Le jour où les chrétiens furent cantonnés dans la partie du vaisseau à l'ouest du transept, ils durent songer à aménager la porte dite Bāb al-Zīyāda, «porte de l'addition », en y dressant quelques colonnes. Au dixième siècle, al-Maqdisi signale que cette porte était double et qu'elle était précédée d'une sorte de porche; au douzième siècle, le voyageur Ibn Jubayr signale des colonnes devant Bāb al-Zīyāda.
Remarquons, enfin, que la consécration de la basilique à saint Jean-Baptiste est certainement tardive, de peu antérieure à la conquête musulmane. Les reliques du saint, conservées à Sébaste, avaient été dispersées au temps de l'empereur Julien. La tête du saint passait pour être conservée à Emèse. Vers l'époque de la conquête musulmane, il est question de cette relique à Damas, sans qu' Emèse abandonne ses prétentions. Il ne faut probablement voir dans cette affaire qu'une manifestation de la rivalité entre les deux villes.
Remarquons, enfin, que la consécration de la basilique à saint Jean-Baptiste est certainement tardive, de peu antérieure à la conquête musulmane. Les reliques du saint, conservées à Sébaste, avaient été dispersées au temps de l'empereur Julien. La tête du saint passait pour être conservée à Emèse. Vers l'époque de la conquête musulmane, il est question de cette relique à Damas, sans qu' Emèse abandonne ses prétentions. Il ne faut probablement voir dans cette affaire qu'une manifestation de la rivalité entre les deux villes.
René Dussaud. Le temple de Jupiter Damascénien et ses transformations aux époques chrétienne et musulmane. Syria 1922 (p. 219-250).
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