"C'est un des plus beaux édifices qui soit dans l'empire ottoman. Cette mosquée est construite à la manière de nos églises, les Turcs n'y ont presque rien changé." Chevalier d"Arvieux.
"Damas offre, du reste, comme Antioche, une déplorable pauvreté en fait d'épigraphie et de monuments anciens. La grande mosquée présente, pour l'archéologie chrétienne, un immense intérêt." Ernest Renan.
Au début du huitième siècle de notre ère, le khalife al-Walīd s'empare de l'édifice tout entier, supprime naturellement l'autel chrétien et, en même temps qu'une riche décoration, entreprend quelques remaniements dont le plus important est l'adjonction d'une coupole. On n'a pas abouti à cette conclusion, aujourd'hui certaine, sans quelques tâtonnements. La mosquée fut construite par les chrétiens. Il ne s'agit pas de l'emploi d'architectes chrétiens par al-Walīd, mais bien de l'édification de l'ancienne basilique. Cette conclusion à laquelle nous étions arrivé dès 1901, à la suite de nos recherches dans la grande mosquée de Damas, n'est pas celle qui a eu la faveur des historiens de l'art.
L'erreur qui a été commise en attribuant le plan d'ensemble de l'édifice actuel à l'époque musulmane et d'où est résulté le plus grand trouble pour l'histoire du sanctuaire, provient d'une bévue de Dickie que MM. Walzinger et Wulzinger ont rectifié. Dickie, évidemment gêné dans ses observations par les bâtisses qui encombrent la façade du mur méridional, avait classé comme byzantine la partie inférieure du mur sud (ancien péribole). Il en résultait que la partie haute du mur, d'un appareil identique à celui du transept, devait être attribuée à al-Walīd. Ce dernier n'aurait donc pas seulement construit la coupole, mais aussi le transept; en d'autres termes, il serait l'auteur du plan général actuel.
En réalité, la base du mur méridional est, sans aucun doute, d'époque romaine, toute semblable au mur ouest encore à peu près intact; la partie supérieure du mur méridional et le transept sont d'époque byzantine, sauf quelques réparations dont la plus importante ayant affecté la partie occidentale du mur, remonte à 1328 de notre ère, d'après les auteurs arabes.
à suivre.
René Dussaud. Le temple de Jupiter Damascénien et ses transformations aux époques chrétienne et musulmane. Syria 1922 (p. 219-250).
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