La Ġūṭa, dont le nom signifie "la Terre Basse", est une vaste oasis au pied de l'Anti-Liban, Elle s'étend aussi loin que les eaux courantes et les eaux d'inflitration du Barada permettent d'entretenir une végétation arbustive. C'est une exception fraiche et verdoyante entre la montagne décharnée et la steppe chauve qui s'étend vers l'est jusqu'à l'Euphrate.
La steppe syrienne reprend son âpreté aussitôt que le sol n'est plus irrigué. La zone intermédiaire entre l'oasis et les terres incultes, inondée en hiver, trop faiblement arrosée en été, s'appelle le Marj (la prairie).
Sur toute l'étendue du plateau syrien, ce n'est pas la nature des sols qui individualise les "pays".
Seule l'eau donne aux régions qu'elle féconde une vigoureuse originalité.
Les précipitations pluviales sont maigres, très groupées, de décembre à mars et variables d'une année à l'autre. On ne peut compter sur elles pour assurer une végétation normale aux cultures ou les protéger contre la dessication dans la période la plus brûlante et la plus inexorablement sèche de l'année: de mai à fin octobre.
Réduite à compter uniquement sur les pluies, la plaine ne porterait pas d'arbres. Elle ne permettrait que la culture de l'orge et des blés hâtifs dans les meilleurs années. La steppe brûlée commencerait au pied de la montagne alors que le torrent la refoule à vingt kilomètres plus loin.
Pour échapper à l'étreinte de la séheresse et maintenir ses verges intacts, l'homme s'est livré de tout temps dans cette région à la conquête acharnée de l'eau. Il a utilisé abondamment les réserves de vie que dispense le Barada.
René Tresse. L'irrigation dans la Ghouta de Damas. Revue des Études Islamiques 1929.
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