Parmi ces mosquées, la plus grande et la plus remarquable de beaucoup est celle qu'on appelle Djama el-Kebir (la grande mosquée). Autrefois, elle était interdite aux chrétiens sous peine de mort; maintenant, ils peuvent y pénétrer, accompagnés d'un cawas et au moyen d'une gratification qui ne peut guère être moindre de vingt francs par personne. Elle a remplacé une ancienne église consacrée à saint Jean-Baptiste, et les chrétiens indigènes la désignent encore aujourd'hui sous le nom de Mar-Johanna (Saint-Jean). Cette basilique, qui était la métropole de la ville, avait elle-même succédé à un temple antique, dédié probablement au dieu ou à la déesse Rimmon, qui paraît avoir été jadis la principale divinité de Damas, comme cela ressort d'un passage de la Bible (2 Rois 5.18 ).
Quelques critiques pensent que ce nom de Rimmon, dans la Vulgate Remmon, vient du mot phénicien et hébreu rimmon, qui veut dire grenade, et comme ce fruit était l'un des emblèmes de Vénus, ils supposent que la divinité appelée Rimmon dans ce verset n'était autre chose que cette dernière déesse. D'autres tirent ce mot de la racine roum, être haut, et pensent qu'il signifie le plus élevé, comme le nom phénicien et hébreu Elioun (le Très-Haut). Plus tard, à l'époque gréco-ronmaine, ce temple fut reconstruit et consacré, dit-on, à Jupiter. Remanié ensuite par les Byzantins, quand le christianisme eut pris racine à Damas, il adopta pour patron saint Jean-Baptiste. Du monument païen, il subsiste encore les débris de deux grandes portes triomphales qui le précédaient vers l'est et vers l'ouest; la première s'est écroulée il y a quelques années, mais la seconde est encore en partie debout. Ses superbes colonnes corinthiennes, son fronton qui dépasse en hauteur les maisons au milieu desquelles elle est enclavées, la beauté et la richesse de ses moulures, témoignent de la magnificence de l'édifice antique dont ces deux portes annonçaient monumentalement les approches; une double avenue de colonnes corinthiennes d'un diamètre moins considérable les rattachait à l'enceinte extérieure du temple.
Quelques critiques pensent que ce nom de Rimmon, dans la Vulgate Remmon, vient du mot phénicien et hébreu rimmon, qui veut dire grenade, et comme ce fruit était l'un des emblèmes de Vénus, ils supposent que la divinité appelée Rimmon dans ce verset n'était autre chose que cette dernière déesse. D'autres tirent ce mot de la racine roum, être haut, et pensent qu'il signifie le plus élevé, comme le nom phénicien et hébreu Elioun (le Très-Haut). Plus tard, à l'époque gréco-ronmaine, ce temple fut reconstruit et consacré, dit-on, à Jupiter. Remanié ensuite par les Byzantins, quand le christianisme eut pris racine à Damas, il adopta pour patron saint Jean-Baptiste. Du monument païen, il subsiste encore les débris de deux grandes portes triomphales qui le précédaient vers l'est et vers l'ouest; la première s'est écroulée il y a quelques années, mais la seconde est encore en partie debout. Ses superbes colonnes corinthiennes, son fronton qui dépasse en hauteur les maisons au milieu desquelles elle est enclavées, la beauté et la richesse de ses moulures, témoignent de la magnificence de l'édifice antique dont ces deux portes annonçaient monumentalement les approches; une double avenue de colonnes corinthiennes d'un diamètre moins considérable les rattachait à l'enceinte extérieure du temple.
Victor Guérin
Agrégé et Docteur ès Lettres, Chargé de Missions en Orient
La Terre Sainte
Son Histoire
Ses Souvernirs-Ses Sites-Ses Monuments
Paris
Librairie Plon
E. Plon, Nourrit et Cie, Imprimeurs-Editeurs
1882
أكبر وأهمّ جوامع دمشق على الإطلاق هو المدعو بالجامع الكبير (الأموي طبعاً) ومنع على المسيحييّن دخوله في الماضي تحت طائلة الحكم بالموت على المخالفين أمّا الآن فهذا ممكن بمرافقة قوّاص وبدفع بخشيش لا يقلّ عن عشرين فرنكاً على الشخص الواحد. حلّ هذا الجامع محلّ كنيسة مسيحيّة ليوحنّا المعمدان ولا يزال المسيحيّون المحليّون يسمّونه إلى اليوم مار يوحنّا. كانت هذه الكنيسة هي الرئيسة في المدينة وسبقها معبد قديم ومن المحتمل أنّ هذا المعبد كان مكرّساّ للربّ أو الربّة رمّون الذي (أو التي) كان على الأغلب كبير آلهة المدينة كما يخبرنا الكتاب المقدّس (سفر الملوك الثاني الآية ١٨من الإصحاح الخامس).
يعتقد بعض النقّاد أنّ اسم ريمّون أو رمّون حسب Vulgate فولغاتا (١) أتى من الكلمة العبرية والفينيقيّة رمّون التي تعني الرمّان وبناء عليه أنّ الإلهة رمّون المذكورة في الآية أو البيت أعلاه هي الزهرة Vénus نظراً لأنّ الرمّان أحد رموزها. يعتقد البعض الآخر أنّ الكلمة مشتقّة من جذر "روم" الذي يعني العلوّ أو الارتفاع وبالتالي الأكثر علوّاً أو سموّاً كما في الاسم الفينيقي أو العبري "إليوم". أعيد بناء المعبد في العهد الروماني ويقال أنّه كرّس لجوبيتر وأجرى البيزنطيّون تعديلات عليه عندما أرست المسيحيّة جذورها في دمشق وأصبح الحرم كنيسة يوحنّا المعمدان. بقي من البناء الوثني أنقاض بوّابتي نصر كبيرتين إحداهما شرق الجامع والثانية غربه. انهارت البوّابة الشرقيّة منذ بضعة أعوام ولا يزال قسم من الغربيّة قائماً وتشهد أعمدتها القورنثيّة الرائعة وقوصرتها (٢) التي تشمخ فوق البيوت المجاورة وغنى زخارفها الجميلة المقولبة على بهاء الصرح القديم المحاط ببوّابتيه العملاقتين. يربط شارع مزدوج من الأعمدة القورنثيّة الأصغر قطراً بين هاتين البوّابتين وبين جدار المعبد الخارجي.
١. الفولغاتا هو ترجمة القدّيس جيروم للكتاب المقدّس من العبريّة (العهد القديم) والإغريقيّة (العهد الجديد) إلى اللاتينيّة في مطلع القرن الخامس للميلاد.
٢. القوصرة fronton هي جملون عادة مثلّثي الشكل يعلو واجهة السطح المعمّد entablement الذي يتوّج الأعمدة.
No comments:
Post a Comment