Monday, March 2, 2020

Avenue de la Grande- Bretagne


La duplicité de Londres et l'infâme déclaration Balfour ont été régulièrement enseignées dans les écoles syriennes au cours du siècle dernier.  Pourquoi alors nommer une nouvelle rue magnifique au cœur de Damas d’après la Grande-Bretagne?

Il s'agit tout simplement du rôle joué par l'Angleterre dans les événements menant à l’indépendance de la Syrie, lorsque la France a violemment tenté de réprimer les manifestations à Damas et ailleurs, finissant par bombarder le Parlement le 29 mai 1945. Désireux de rétablir l’ordre, les Britanniques ordonnèrent aux troupes françaises de cesser immédiatement la violence et de rejoindre leurs casernes.  Pas question d'un refus. Affaiblie par la guerre et ses séquelles, la France n’était pas en mesure d'en subir les conséquences.

Charles de Gaule ne pardonnera jamais la trahison de ses alliés. Tant qu’il était en charge, l’Angleterre ne serait pas autorisée à joindre l’union européenne.

Mais laissons parler le général:

« Au cours de cette même journée du 1er juin, le général Paget vint à Beyrouth et remit au général Beynet un ultimatum détaillé. Aux termes de ce document, l’Anglais – qui s’intitulait : “Commandant suprême sur le théâtre d’Orient”, bien qu’il n’y eût plus, à 10 000 kilomètres à la ronde de ce “théâtre”, un seul ennemi à combattre – déclarait “qu’il avait reçu de son gouvernement l’ordre de prendre le commandement en Syrie et au Liban”. À ce titre, il sommait les autorités françaises “d’exécuter sans discussion tous les ordres qu’il leur donnerait”. Pour commencer, il prescrivait à nos troupes “de cesser le combat et de se retirer dans leurs casernes”. Le général Paget avait déployé, à l’occasion de sa visite, une provocante parade militaire »


«… je fis, le 2 juin, une conférence de presse. Jamais encore l’affluence des journalistes étrangers et français n’avait été plus nombreuse. J’exposai l’affaire sans insultes, mais sans ménagements, pour nos anciens alliés.


Enfin, le 4, je convoquai l’ambassadeur de Grande-Bretagne, le fis asseoir et lui dis : “Nous ne sommes pas, je le reconnais, en mesure de vous faire actuellement la guerre. Mais vous avez outragé la France et trahi l’Occident. Cela ne peut être oublié”. Duff Cooper se leva et sortit. »










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