Fortement marqué par la tradition ottomane, ce vaste édifice commercial est sans précédent et sans équivalent, ni à Damas, ni dans l’ensemble de la Syrie. Beaucoup plus qu’un signe de la prospérité économique de Damas au dix-huitième siècle, il apparaît surtout comme une entreprise de prestige destinée d’une part à manifester la puissance de son promoteur, d’autre part à assurer des revenus importants aux nombreux waqf qu’il constituait au profit de sa descendance. A une époque récente, il servait encore d’entrepôt aux négociants en sacs de jute, épices, utensiles ménagers, etc. Le 5 avril 1973, à la requête de la Direction des Antiquités, il fut classé monument historique et ses occupants furent expropriés. Le ministère du Tourisme voulut en faire un hôtel de classe internationale. Irréaliste et irréalisable au coeur d’un quartier intra-muros, populeux et commerçant, et de surcroît quasiment inaccessible à la circulation automobile, le projet fut tout récemment abandonné. La restauration de l’édifice se poursuit cependant, mais à très petite vitesse.
Gérard Degeorge. Damas: Des Ottomans à nos jours. L'Harmattan (1994).
Annales Archéologiques Arabes Syriennes. XXXV 1985 (photos).
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