Au Sharaf supérieur, surplombant le Barada et l’ancien cimetière des sufis, une turba à coupole et un portail sont les seuls vestiges d’une madrasa funéraire que le majordome d’al-Malik al-Mu’azzam, l’émir ’Izz al-din Aybak, avait constituée waqf en 1224, en faveur de l’école hanafite, comme nous l’apprend le texte de fondation figurant sur le linteau de la porte. Gouverneur de Salkhad pendant de nombreuses années, ’Izz al-Din, fut soupçonné de trahison et momentanément emprisonné au Caire où il devait mourir en 1248 après avoir constitué waqf à Damas une autre madrasa dans le quartier de Qanawat (*). Huit ans après sa mort, la dépouille de cet émir, que certains auteurs mettaient “au nombre des plus inteligent et des plus illustres”, fut transportée à Damas et inhumée dans la turba qu’il s’était fait construire.
En tous points semblable aux turba ayyubides, cet édifice est le seul de cette époque qui conservait enncore au début de ce siècle des traces du décor peint sur l’extrados de la coupole: dans la partie supérieur, un enduit teinté de vermillon, au-dessous, se détachant sur une large zone blanche, un rang de feurons de même couleur. A l’intérieur, sur le tympan du mur sud, un disque à bordure fleuronnée chargée d’un entrelacs floral est sculpté dans l’enduit de plâtre dont la salle est entièrement revêtue. Au-dessous, un fragment de verset coranique souvent cité dans les inscriptions funéraires: “tout ce qui est sur la terre passera”. Comme tous les monuments contemporains, des vitraux de verre colorés à armature de plâtre obstruaient les fenêtres perçées dans les tambours de la coupole.
(*) Peu probable. L'autre madrasa attribuée à ce gouverneur existait à l'intérieur des murs de la vieille ville, donc pas dans ledit quartier. D'ailleurs, en tant que quartier, le qanawat n'a pris forme qu'à l'époque des mamluks.
Gérard Degeorge. Damas: Des origines aux Mamluks. L'Harmattan 1997.
Annales Archéologiques Arabes Syriennes. XXXV 1985 (photo).
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