Exclusif: de notre envoyé à Damas.
La Russie et neuf de ses satellites ont transformé, cette année, la quatrième Foire internationale de Damas en une colossale manifestation de propagande d’autant plus éclatante que les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France se sont abstenus. C'est en fait la grande kermesse de communisme triomphant en Syrie, le poste avancé de la propagande soviétique dans les pays arabes. Au moment même où M. Loy Henderson, envoyé d'Eisenhower au Moyen-Orient, rentrait aux États-Unis pour lancer son cri d'alarme, M. Kouatly, président de la République, attaquait, dans son discours inaugural, les Occidentaux et les Israéliens. Les faucilles et les marteaux entrecroisés dans le ciel de l'exposition annonçaient la reprise de la guerre froide. La réponse des États-Unis ne devait pas tarder. Quelques jours plus tard, Washington annonçait l'établissement d'un pont aérien (le premier depuis celui de Berlin) pour livrer des armes défensives à la Jordanie, au Liban, à l'Iraq et à la Turquie.
Paris Match Numéro 440, Samedi 14 Septembre 1957
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