Wednesday, January 31, 2024

Le Temple Damascénien à travers les âges

 


 Pour comprendre qu'en plein cœur de Damas, on ait pu élever un monument aussi considérable que celui que nous allons étudier, il faut se représenter l'importance du culte qui s'y pratiquait. La position retirée de la vieille cité, véritable oasis en bordure du désert, a trop bien protégé ses dieux de la curiosité des auteurs classiques. Les maigres renseignements, qu'ils nous conservent, consistent en de rares allusions, toutes fort tardives (1), et cela explique pourquoi on n'a pas encore présenté un tableau d'ensemble des anciens cultes damasquins. Nous nous bornerons ici à quelques indications.

Pendant toute la période sur laquelle s'étendent nos renseignements, c'est-à-dire depuis le dixième siècle avant notre ère jusqu'à la destruction du paganisme, les grands dieux vénérés à Damas sont Hadad (1) et sa parèdre Atargatis (2). Hadad passe pour le fondateur de la ville. 


L'Ancien Testament nous reporte à deux reprises vers le grand sanctuaire de Damas. D'abord, dans l'épisode plus ou moins légendaire de la guérison de Naaman. Nous y voyons que le grand temple de Damas était celui de Ramman, autrement dit Hadad.

Le prestige du temple de Damas, qui était alors la capitale du royaume d'Aram s'affirma aux yeux du roi Achaz lorsqu'il vint rendre hommage dans cette ville à Tiglat-Piléser, roi d'Assyrie. Achaz admira l'autel qui s'y trouvait à tel point qu'il en envoya les mesures et les dessins à Jérusalem pour qu'on y établit un autel sur ce modèle







(1) Ni Hérodote ni aucun classique grec de la bonne époque ne mentionnent Damas.

(2) En Syrie, Hadad est toujours accompagné d'une déesse dont le nom est formé de deux autres noms divins féminins: ʿAthé et  ʿAthtar ou ʿAthtart, nom aramaïsé de ʿAshtart, Astarté.









René DussaudLe temple de Jupiter Damascénien et ses transformations aux époques chrétienne et musulmane. Syria 1922 (p. 219-250). 

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