La dépopulation est un mal qui n'est pas sans remède chez les nations qui, conscientes, ne veulent pas périr. Il n'est pas possible, il n'est pas vrai que la France, qui étonne le monde par son énergique vitalité, désarme devant un mal passager. Mais devons-nous dire que, précisément à cause de la dépopulation, la France doit chercher une compensation en augmentant ses populations coloniales, ainsi que le soutiennent d'éminents économistes politiques? En tout cas, c'est cette ligne de conduite que suit la politique impérialiste de la Grande Bretagne. Pour gouverner deux cents millions d'Indiens et vingt millions d'Égyptiens et de Soudanais, tout au plus cent mille Anglais suffisent. Toutes proportions gardées, la France est loin de l'égaler sous ce rapport. Ce que, dans la présente guerre, ont fourni aux alliés les contingents indiens, canadiens, australiens, néo-zélandais, sénégalais, tunisiens, algériens, marocains, devrait seul suffire à prouver les avantages des développements coloniaux, surtout quand il s'agit de s'annexer une population, comme celle de Syrie, déjà toute française. Son administration exigera un Résident, des instructeurs militaires, quelques conseillers et peut-être un corps d'occupation de cinq à six mille hommes. La France, Dieu merci! a prouvé, malgré le spectre de la dépopulation, qu'elle dispose d'autant de Français qu'il faut au maintien de sa grandeur.
Nadra Muṭrān. La Syrie de demain (p 26-27).
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