Fakr-el-din.... entretenait en Italie des relations sur lesquelles il fondait de grandes espérances; il résolut d'aller lui-même solliciter les secours qu'on lui promettait, persuadé que sa présence échaufferait le zèle de ses amis, pendant que son absence refroidirait la colère de ses ennemis; en conséquence, il s'embarqua à Bairout, et après avoir remis les affaires dans les mains de son fils Ali, il se rendit à la cour de Médicis à Florence. L'arrivée d'un prince d'Orient en Italie, ne manqua pas d'éveiller l'attention publique; l'on demanda quelle était sa nation, et l'on rechercha l'origine des Druses. Les faits historiques et les caractères de religion se trouvèrent si équivoques , que l'on ne sut si l'on en devait faire des Musulmans ou des Chrétiens. L'on se rappella les croisades, et l'on supposa qu'un peuple réfugié dans les montagnes, et ennemi des naturels , devait être une race de croisés. Ce préjugé était trop favorable à Fahr-el-din pour qu'il le décréditât; il eut l'adresse au contraire de réclamer de prétendues alliances avec la maison de Lorraine; il fut secondé par les missionnaires et les marchands , qui se promettaient un nouveau théâtre de conversions et de commerce. Dans la vogue d'une opinion , chacun renchérit sur les preuves; des savants à Origines, frappés de la ressemblance des noms, voulurent que Druses et Dreux ne fussent qu'une même chose, et ils bâtirent sur ce fondement, le système d'une prétendue Colonie de croisés Français, qui, sous la conduite d'un comte de Dreux, se serait établie dans le Liban.
Voyage en Egypte et en Syrie Tome I
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