D’après les sources littéraires, l’édifice aurait été construit après la mort de l’émir par un de ses Mamluks, l’émir Sarim al-din Khotloba, nommé gouverneur du Caire par Saladin en 1178 avant de devenir plus tard gouverneur de diverses places fortes. Mort en 1237, il fut lui-même enterré auprès de son maître.
Probablement amputé d’une partie de ses locaux originels sur son côté nord aujourd’hui engagé dans des habitations, le monument comprend actuellement: une entrée ouverte sur le côté sud et, alignées suivant un axe est-ouest, une mosquée -aujoud’hui sans cour- et deux salles funéraires à coupoles côtelées. Selon la bonne tradition ayyubide, ces dernières reposent sur deux tambours superposés, tandis que la salle de prière, probablement couverte à l’origine d’un toit à double rampant est aujourd’hui couverte en terrasse. Le décor extérieur est tout entier concentré sur les tambours dont les côtés font apparaître des niches à fond plat, à conque, ou des baies géminées et sur les linteaux des fenêtres, ceux de la turba ouest portant le texte de fondation, ceux de la turba est, des tables à queues-d’aronde demeurées anépigraphes. A l’intérieur, l’enduit de plâtre porte un décor modelé: des lobes dans les écoinçons des tambours inférieurs et des fleurons au sommet des arcs portant la coupole. Les ouvertures percées dans les tambours étaient à l’origine obstruées de vitraux de verre coloré. Chaque turba comporte deux tombes, toutes anégraphiques, en forme de parallélépipèdes appareillés en grande pierre de taille. Trois personnages seulement sont identifiés: Jaharkas par le text inscrit au-dessus des fenêtres de la turba ouest, Khotloba par les sources littéraires et Fakhr al-din Muhammad, fils de Jaharkas par un texte figurant au-dessus de la porte qui conduisait à la cour, et précisant qu’il mourut à Damas le 29 août 1218. La turba ouest, la première construite, à coup sûr celle de Jaharkas, pourrait être aussi celle de son fils Fakhr al-din, la turba est, celle de Khotloba et d’un autre fils de Jaharkas dont nous savons que Khotloba était l’atabeg.
La madrasa Jaharkasiya qui semble avoir joui d’une grande renommée -“elle attire encore l’attention”, soulignera Ibn Khallikan dans la deuxième moitié du treizième siècle- donna son nom à la partie central du faubourg de Salihiya: al-Sharkasiya.
Gérard Degeorge. Damas: Des origines aux Mamluks. L'Harmattan 1997 (p 227-228).
Ernst Herzfeld. Studies in Architecture III. Ars Islamica 1946 (plan).
Ernst Herzfeld. Studies in Architecture III. Ars Islamica 1946 (plan).
Annales Archéologiques Arabes Syriennes. XXXV 1985 (photo).
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