Le besoin de se sentir les coudes, de vivre entre gens de conaissance, provoque très rapidement une véritable dislocation du centre urbain. La ville se présente désormais sous l’aspect d’une juxtaposition de quartiers (ḥâra) formant autant de compartiments étanches, vivant chacun de leur vie particulière à l’écart de leurs voisins. Chacun de ces quartiers est comme une ville en miniature, ayant sa mosquée, son dispositif d’adduction d’eau, son bain public, son petit bazar (sweyqa) où l’on trouve les denrées et objets de première nécessité; il a son chef responsable (cheykh) et sa police (le veilleur qui, la nuit, reconnait ceux qui se présentent), jusqu’à ses fortifications (les portes) et son armée (aḥdâṯ; les hommes appartenant à la milice coprorative). sa population se recrute de préférence parmi les habitants d’une même région (“quartier des Hauranais”, etc), ou parmi les membres d’une même confession religieuse, d’une même tribu ou d’une même famille; souvent même elle est en état d’hostilité ouverte avec la population des quartiers voisins.
Texte et plan: Jean Sauvaget. Esquisse d'une histoire de la ville de Damas. Revue des Études Islamiques 1934 pp 421-480.
Photo: Akram H. Olaby. H̱itat Dimašq, Dar al-Tabbaa 1989.
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