Quel est le sens de l'image voisine de la Samaritaine tirant de l'eau du puits de Sichern? On aurait tort de croire que toute allusion à l'eau est bonne à prendre dans le Nouveau Testament pour servir à la décoration d'un baptistère; l'eau de Sichem est en effet sans valeur pour le chrétien; « quiconque boit de cette eau aura de nouveau soif; mais celui qui boira de l'eau que je lui donnerai n'aura jamais soif: l'eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d'eau jaillissant en vie éternelle » (Jean IV, 13-14). En fait, en Occident, aux catacombes romaines comme sur les sarcophages, l'épisode de la Samaritaine rappelle toujours la promesse d'immortalité faite par Jésus à ceux qui le suivent. On doit remarquer que jamais en Occident la Samaritaine n'est représentée seule, sans Jésus, comme si l'eau qu'elle tire du puits n'avait pas de sens symbolique et ne servait qu'à situer la scène où Jésus, selon l'Évangile johannique, donna à ceux qui le suivaient la certitude qu'ils ne mourraient point. A Doura la place n'a pas manqué pour représenter Jésus. Nous sommes, bon gré mal gré, obligés de remarquer son absence et d'essayer de l'expliquer.
La Samaritaine sans Jésus, c'est l'âme avant la circoncision, qu'elle soit, comme dit Théophile d'Antioche, prisonnière de la Loi de Moïse ou esclave des sens. L'image ajoute au tableau d'Adam et Ève, car, si nous nous reportons à l'œuvre des théologiens, elle rappelle en même temps que l'initiation chrétienne comporte un enseignement, et comme celui-ci incombe à l'Église, c'est une fois de plus la vie ecclésiastique que nous retrouvons à travers les peintures de ce baptistère.
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