Une foi sans limite ni réserve, telle est la première condition du salut. La deuxième, c'est d'avoir obtenu le pardon de ses péchés. L'épisode de la guérison du paralytique en est l'illustration. On est ému d'y voir la première image de Jésus qui porte une date; elle a été peinte avant 232, peut-être vers 220. Pour autant que le dessin médiocre et de petites dimensions (31 centimètres) nous le fasse voir, Jésus est ici un jeune homme, aux cheveux courts et sans barbe; son vêtement blanc a un grand pli qui barre la poitrine à la façon de la toge romaine. Aux Catacombes de Rome, il n'est pas de miracle de Jésus qui soit plus souvent reproduit. Mais on n'en figura jamais que le moment final, le miraculé portant son grabat. A Doura, pour la première fois, le récit évangélique est développé en deux images; on ne reverra ce déroulement qu'au cinquième siècle, à S. Apollinare Nuovo de Ravenne. A ce point de vue, les peintres de Doura font figure de précurseurs, car au troisième siècle à Rome, seule l'histoire de Jonas est racontée en tableaux successifs. Jésus, debout en vêtements blancs derrière le misérable lit, ordonne au malade de se lever, et son geste dans cette pauvre image a déjà l'ampleur magnifique et la tranquille puissance de celui du Christ ressuscitant Lazare sur les eaux-fortes de Rembrandt. Puis, le miraculé marche, tenant son grabat retourné sur son dos dans une attitude que les peintres romains ne semblent pas avoir connue.
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