La Synagogue de Doura est à l'intérieur entièrement peinte depuis la banquette du pourtour jusqu'en haut, y compris le plafond. Par là, elle s'apparente aux temples païens de la ville dont la cella était ainsi peinte à l'intérieur, et spécialement au mithréum. Mais elle est comparable en même temps au baptistère chrétien de Doura (l'église n'était pas peinte) est aux églises de l'art byzantin ainsi qu'à celles de Rome.
La disposition en registres ou bandes horizontales superposées est commune à tout cet art religieux. Dans la synagogue de Doura, comme on le verra par le graphique ci-contre, la largeur de bandes est fort irrégulière. Les peintures ont été influencées sans doute par la largeur des portes et des fenêtres et celle de la niche centrale. Peut-être aussi le registre II - registre liturgique, comme on va le voir - a-t-il été considéré comme le plus important? Une ligne noire qui fait le tour de la synagogue dans le bas du registre III semble indiquer qu'on ait eu le dessein à un certain moment de peindre un quatrième registre immédiatement au-dessus de la banquette. Le registre III aurait eu alors une hauteur de 1 m. 14 et un quatrième une hauteur de 1 m. 04, ou 0 m. 93 avec une bordure en bas. Cette largeur a dû paraître insuffisante. En élargissant un peu le registre III, on avait au contraire amplement la place de peindre une frise de soubassement, ce que les Italiens nomment un dado.
Comte du Mesnil du Buisson. Les Peintures de la Synagogue de Doura-Europos, 245-246 après J.-C., Roma, Pontificio Istituto Biblico. Piazza della Pilotta, 35. 1939.
No comments:
Post a Comment