L'édicule avait une double utilisation: contenir l'armoire de la Loi, et en second lieu indiquer l'orientation de l'édifice.
L'armoire de la Loi ou arôn haqqôdesh n'y a malheureusement laissé aucune trace (1). Par bonheur, le peintre du registre II, pour rendre ses tableaux plus compréhensibles aux Juifs du troisième siècle, a représenté deux fois l'arche sous la forme d'une armoire très probablement semblable à celle qui figurait dans la synagogue même. Ce type d'arôn haqqôdesh consiste en un petit meuble à plusieurs portes, haut et étroit, avec un fronton arrondi s'adaptant exactement à la forme de la niche. Les panneaux pouvaient être ornés de guirlandes et de cabochons, et le fronton garni de fleurons à huit pétales, seuls ou encadrant l'image du chandelier à sept branches (menorah). Par d'autres représentations nous savons que l'intérieur contenait des étagères sur lesquelles on déposait les rouleaux de la Tôrâh, c'est-à-dire du Pentateuque. Les peintures de la synagogue nous montrent assez que l'arôn haqqôdesh était honoré comme un prolongement de l'arche d'alliance elle-même, dite aussi arche de la Loi, parce qu'elle contenait les tables de Moïse (1 Rois, VIII, 9).
Par cette première destination la niche s'apparente aux niches centrales des temples, qui contenaient les statues ou les bas-reliefs divins. Une comparaison entre la niche de la synagogue et celle du temple des dieux palmyréniens, aussi à Doura (fig. 12), est à ce point de vue fort intéressante. Le temple d'Aphlad a conservé aussi une niche de ce genre, plus petite.
(1) On a relevé seulement les traces des cordes qui servaient à suspendre un rideau devant l'armoire.
Comte du Mesnil du Buisson. Les Peintures de la Synagogue de Doura-Europos, 245-246 après J.-C., Roma, Pontificio Istituto Biblico. Piazza della Pilotta, 35. 1939.
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