Tuesday, March 30, 2021

Madrasa al-Ruknīyā


A l'extrémité oriental de Ṣālīḥīyā s'élève la madrasa funéraire de l'émir Rukn al-Dīn Mankurs ركن الدين منكورس qui fut le gouverneur de l'Égypte et gouverneur de Damas sous le règne d'al-Malik al-ʿĀdil.  

Selon le texte gravé en creux au-dessus des deux fenêtres, elle fut achevée en 1224.

L'édifice est composé de trois parties: la turba couverte d'une coupole côtelée sur deux tambours à huit et seize côtés appareillés en pierre, une petite cour carrée avec bassin central et qui, contrairement à l'usage n'est pas à ciel ouvert, mais également coiffée d'un dôme, une salle de prière rectangulaire couverte d'une voûte en berceau aux deux extrémités en arc-de-cloître. 

                   Crédit photo: Olabi


Selon un principe déjà mis en oeuvre dans le dār al-Ḥadīṯ de Nūr ad-Dīn et la pulpart des monuments ayyubides, la salle de prière est accessible de la cour part trois baies, une baie centrale flanquée de deux autres plus petites. Sur ses côtés nord et ouest, la cour est entourée d'un étroit couloir voûté. Le dôme qui la couvre repose sur un seul tambour octogonal, quatre trompes d'angles et deux arcades à colonne centrale sur les côtés est et ouest. Les linteaux des deux fenêtres nord de la turba portent un ornement assez rare dans la Damas ayyubide: le nom de Muḥammad gravé en coufique carré - un type d'écriture fréquent dans l'Iran Saljoukide - et répété quatre fois par rotation. 


                  Crédit photo: Wulzinger & Watzinger

Le monument est un des plus beaux de l'époque ayyubide, est aujoud'hui défiguré par un minaret polygonal qui vient de lui être ajouté à l'occasion d'une récente restauration. En 1990, on se demandait même si l'on n'allait pas supprimer le beau bassin central de la cour - en attendant peut-être d'éliminer la tombe de l'émir - pour faire de la place aux fidèles, la salle de prière étant devenue trop petite suite à l'accroissement de la population du quartier depuis plusieurs décennies. 




Texte: Gérard DegeorgeDamas: Des origines aux Mamluks. L'Harmattan 1997.


Akram H. Olaby. H̱itat Dimašq, Dar al-Tabbaa 1989.

Karl Wulzinger & Carl Watzinger. Damaskus, die Islamische Stadt. Walter de Gruyter 1924.



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