Monday, March 29, 2021

Madrasa Djahârkasīyā



L’édifice se compose de plusieurs locaux, accolés l’un à l’autre suivant un axe de direction Est-Ouest: deux salles funéraires à coupole et une petite salle de prière, auxquelles il faut ajouter des vestiges inexpressifs d’autres constructions aujourd’hui disparues.

Une inscription qui se répète deux fois sur les linteaux des fenêtres Sud de la coupole Ouest indique que cette dernière abrite le tombeau de l’émir Fakhr ad-Din Djahârkas, commandant des mamelouks de Saladin, qui joua un rôle de premier plan dans les événements politiques dont la Syrie fut le théâtre à la mort de ce souverain, et qui mourut le 20 Radjab 608 = 29 décembre 1211.

Les sources historiques apprennent que ce monument funéraire était une madrasa  construite après la mort de Djahârkas par son mamelouk Khoṭlobâ, qui fut enterré avec son maître, après avoir rempli auprès du fils de celui-ci le rôle d’un régent.


Les tombes. — On en compte quatre: deux par salle funéraireToutes ces tombes sont demeurées anépigraphes et c’est à leur nudité austère, qui met en relief la qualité de la matière et la perfection de la technique, que ces cubes de pierre doivent de produire un effet aussi saisissant.

19Nous connaissons par les sources deux des personnages ensevelis dans ce monument : Djahârkas et son mamelouk Khoṭlobâ.

20La tombe du premier est évidemment celle qui se dresse au centre de la coupole dont les fenêtres portent l’inscription donnant le nom de l’émir (coupole Ouest).

Des quatre cénotaphes, trois sont à peu de chose près semblables entre eux. Le quatrième est beaucoup plus bas et plus simple. Cette différence dans l’échelle et la magnificence des tombes me paraît en rapport avec une différence dans le rang social de leurs occupants: les plus belles, seraient des sépultures d’émirs, la plus humble celle de Khoṭlobâ, auquel sa qualité de mamelouk interdisait de reposer dans le tombeau familial sous un monument semblable à ceux de ses maîtres. 

Les deux autres défunts, sur lesquels les renseignements nous manquent, ne seraient autres que les fils de Djahârkas, ensevelis l’un à côté de son père (coupole Ouest, tombe Sud), le second dans une salle à coupole construite spécialement contre le mausolée paternel



Jean Sauvaget. Les monuments ayyoubides de Damas 

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