Au sud de la Grande Mosquée, non loin de l'emplacement de l'ancienne demeure de Muʿāwīā, s'élève la madrasa funéraire d'un mamluk de Nūr ad-Dīn, Sayf ad-Dīn Qilij, mort en 1245. Contrairement à la plupart des autres monuments de ce type, celui-ci ne fut pas construit du vivant de son destinataire, mais après sa mort, selon des dispositions testamentaires qui avaient remis au grand cadi de Damas le soin de le construire et de le consituer waqf. Commencé en 1247, il ne fut achevé qu'en 1252. Ravagé par le feu en 1400 lors du passage des troupes de Tamerlan, il fur restauré en 1518.
De son état d'origine ne subsiste que le portail initialement couvert de quatre petits dômes et pourvu comme celui des madrasa Nūrīyā et ʿĀdilīyā d'une clef pendante, la turba et la façade, cette dernière étant appareillée en assises alternativement noires et blanches, premier exemple damascain d'une polychromie qui devait se diffuser largement sous les Mamluks. Sur les linteaux de deux fenêtres percées dans la façade sont gravés des vers du fondateur invitant le passant à suivre son exemple:
"Cette maison où nous nous trouvons et qui est la nôtre est la vraie maison, tout excepté elle périra. Construis donc autant que cela t'est possible une maison vers laquelle tu seras sous peu transféré, et pratique le bien afin qu'il t'y tienne companie, de même qu'un ami tient companie à un ami".
Gérard Degeorge. Damas: Des Origines aux Mamluks. L'Harmattan (1997).
Ernst Herzfeld. Damascus, Studies in Architecture III. Ars Islamica 1946.
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