Le plan de l'édifice - le mieux conservé des monuments ayyubides de Damas - inspiré de celui du bimaristan al-Nūrī, est du même type que celui de la madrasa al-Ṣāḥibā et accuse une symétrie parfaite selon l'axe nord-sud: un portail, un vestibule, une cour carrée avec bassin central, un grand iwan dans l'axe de l'entrée au milieu du côté sud, deux petits iwan se faisant face au milieu des côtés est et ouest, une dizaine de salles ouvertes sur la cour. Les modes de couverture sont adaptés aux différents espaces: le vestibule et plusieurs salles sont couverts de voûtes d'arêtes, d'autres salles et les deux petits iwan de voûtes en berceau brisé, le grand iwan d'une voùte en arc-de-cloître.
Clarté du plan, majesté des volumes, sobriété presque austère, tempérée seulement par un décor discret rehaussant quelques points particuliers de la structure: sur la voûte de l'iwan sud revêtue d'un enduit de plâtre, deux médaillons à décor de palmettes rayonnant dans une bordure d'acanthe, à la naissance de la voûte du même iwan, une longue inscription dont les lettres s'enlèvent en rouge sur fond vert dans un naskhi fort élégant, répétant la profession de foi: "Il n'y a de dieu que Dieu et Muhammad est son prophète". Le portail d'entrée adossé au centre de la façade nord, celle qui longe la rue, annonce le premier style mamluk tel qu'il apparaît dans la madrasa funéraire du sultan Baybars; colonnette d'angles, bandeaux épigraphiques courant sur les trois côtés, demi-coupole à trois rangées de muqarnas surmontées d'une conque, arc de tête à claveaux festonnés bicolores.
Gérard Degeorge. Damas: Des Origines aux Mamluks. L'Harmattan (1997).
Ernst Herzfeld. Damascus, Studies in Architecture III. Ars Islamica 1946.
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