Thursday, April 1, 2021

Madrasa Sībāʾīyā

 


C'est entre avril 1509 et février 1515 que le dernier gouverneur mamluk de Damas, l'émir Sībāy, fit édifier, à l'extérieur de Bāb al-Jābīā un édifice qui devait tenir lieu tout à la foi, de grande mosquée, de madrasa, de zawiya et dans lequel se trouvait évidemment sa propre turba. 

Pour mener à bien son oeuvre l'émir ne recula devant rien: "il ne laissa pas à Damas une mosquée abandonnée ni un lieu de sépulture bien conservé, sans en enlever les pierres, les matériaux, le marbre et les colonnes qu'il voulut et qui lui convinrent, se livrant avec assiduité à ces spoliations. ce fut au point que les ʾulama de Damas appelèrent cet édifice jāmiʿ al-jawāmiʿ  جامع الجوامع  "la mosquée des mosquées".

Si la mère et la fille de l'émir furent inhumées dans la turba, lui-même, mort à la bataille de Marj Dabiq, ne revit jamais Damas. 

Dépourvu de toute qualité architecturale, l'édifice reflète bien une époque où, plus encore qu'à l'ordinaire, toutes les ressources de l'empire étaient canalisées vers l'armée, ultime rempart du régime contre les visées des portugais et l'appétit de conquête des ottomans. 






Gérard DegeorgeDamas: Des Origines aux Mamluks. L'Harmattan (1997).


Akram H. Olaby. H̱itat Dimašq, Dar al-Tabbaa 1989.


Jean Sauvaget. L'architecture musulmane en Syrie. Revue des arts asiatiques 1934



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