En résumé, les carreaux du plafond de la Synagogue Doura-Europos, à l'exception des carreaux à inscription, ne comportent que des sujets d'un emploi courant dans l'art décoratif de l'époque. C'est dire que ces sujets n'ont certainement pas été créés tout spécialement pour la synagogue. On sait du reste que des carreaux semblables ont été utilisés à Doura dans des plafonds de demeure privée. Dans la maison dite du grand atrium et dans la tour 15 du rempart, on a recueilli des duplicata des carreaux aux trois grenades, à la rosette, aux cônes de cèdre, aux grappes de raisin, de ceux à tête féminine, et de la série portant le Capricorne ou les Poissons. Les carreaux décoratifs étaient des matériaux achetés "tout fait". C'était à cette époque le décor "passe-partout". Les figures d'animaux étaient si fréquemment utilisées pour leur valeur décorative dans l'art grec, comme dans l'art syrien, que le mot ζωογΡαφία proprement "scènes d'animaux", désignait toute espèce de peintures. On notera, par exemple, des oiseaux, surtout des paons à Sidon, une perdrix et ses petits, des paons, un lapin, à Djel el-ʿAmad près de Tyre, des quadrupèdes variés et des griffons à Marissa, divers oiseaux à Beit Djebrin. A Palmyre, au tombeau de Maghârat el-Djédideh, on voit figurer les animaux les plus variés.
Comte du Mesnil du Buisson. Les Peintures de la Synagogue de Doura-Europos, 245-246 après J.-C., Roma, Pontificio Istituto Biblico. Piazza della Pilotta, 35. 1939.
Décor du plafond: fruits et fleurs
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