Les cervidés dont on a fait trois groupes, sont certainement pris dans des scènes de chasse de style parthe comme Doura en a fourni en graffiti, et surtout en peinture, dans la fresque des banquets et dans celles des chasses de Mithra. La position invraisemblable de l'animal; fuyant au galop en tournant la tête vers le chasseur représente une très ancienne tradition artistique déjà attestée dans les chasses à l'onagre du temple de Médinet-Habou. Dans le quartier général à Doura un dipinto représente un bovidé fuyant dans cette position. L'essai de paysage constitué par des arbrisseaux aux feuillages en boule a son équivalent dans les peintures murales de la synagogue (numéro 1 et 20) et dans celles du Mithraeum. Là aussi le prototype est sans doute parthe.
Les oiseaux dans les couronnes se rattachent à un thème décoratif fréquent en Orient, à Palmyre en particulier. ces ornements paraissent avoir plu au Juifs. Dans la synagogue d'Ḥammām Lif, près de Carthage, au quatrième siècle, ils ont fait peindre des poissons, des oiseaux, des fleurs et des couronnes, et dans leurs catacombes de Rome, dès le deuxième ou le troisième siècle, des dauphins s'enroulant autour de tridents, des poules, des canards, des paons, un bélier, etc. Les Chrétiens d'Italie ont adopté des sujets semblables dans leurs décors. Dans les mosaïques de Sainte-Constance, à Rome, au quatrième siècle, et dans celles de Ravenne, au sixième, des oiseaux perchés sur des branches et des paons becquetant des fruits rappellent beaucoup ceux de la synagogue.
Comte du Mesnil du Buisson. Les Peintures de la Synagogue de Doura-Europos, 245-246 après J.-C., Roma, Pontificio Istituto Biblico. Piazza della Pilotta, 35. 1939.
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