Les félins représentés sont de deux espèces: d'abord une sorte de panthère au cou très long, au pelage ras, gris clair, moucheté de points ou de petits cercles; ces animaux sont des guépards. Les uns sont représentés passant; les autres, assis, la tête retournée, plus petits, s'encadrent dans un cercle. D'autres félins au cou plus court, aux membres plus forts, sont jaunes ou ocre avec des reflets blancs dans une toison qui paraît épaisse. On y reconnaît aisément des lions et des lionnes; le mâle se reconnaît à la tête plus grosse et aux mèches de poils qui garnissent le cou. Le fond est noir.
Ces animaux sont captifs ainsi que l'indique la bricole rouge dont ils sont munis et qui est semblable à celle des chiens qui accompagnent Saül dans le tableau 22. Les forains possédaient des animaux de ce genre qu'ils exhibaient dans les carrefours et les guépards étaient dressés pour la chasse. Les Parthes excellaient dans ces dressages. Quant au lion, on sait qu'on la apprivoisé à toutes les époques pour orner les palais de certains princes.
Ces animaux dévorent des têtes de mouton, à ce qu'il semble, dans la plupart des cas. Cependant dans le numéro 8, la lionne pose sont pied sur une tête de bovidé à cornes courtes et droites et, dans le numéro 14, le lion symétrique s'apprête à déchirer la tête d'un cerf.
Par ces belles figures de félins, l'ornementation de ce soubassement se rattache au décor d'animaux disposés en frise, très frèquent et fort ancien en Orient.
Il est intéressant de constater que ces représentations sont du peintre qui a exécuté le registre III. On s'en assurera en comparant les masques du soubassement et les têtes dispersées dans le tableau de La prophétie des ossements ranimés (numéro 20). La technique est la même. La lionne du tableau central (numéro 10) est aussi fort comparable aux félins de la frise, et l'on remarquera au cou des guépards de curieuses mèches de poils qui se retrouvent dans les figures de chien du tableau de Saül et David.
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