Les décorations en terre sont en voie de rapide disparition. Le campagnard est souvent confus quand on insiste pour voir ses étagères. Il craint de paraître arriéré et d'attirer la moquerie, quitte à tirer vanité de ses murs décorés dès que l'étranger témoigne une sympathique attention. Partout où l'influence de Damas se fait directement sentir et où l'on a du bois en abondance, les femmes délaissent ces travaux. Les étagères et les placards de menuiserie remplacent la terre modelée dans toute la Ġūṭa, à l'exception de Jaramāna et des deux villages de Ṣaydnāya et ʾAšrafīya. Même dans la vallée du Barada, les maisons détruites en 1926 se reconstruisent en remplaçant par des planchettes moulurées ou découpées les anciennes niches de terre. C'est pourquoi il a paru utile de fixer sans plus tarder l'aspect de cette décoration en voie de disparition rapide, bien que, faute de temps, nous n'ayions pu songer à en faire une étude détaillée dont l'intérêt éthnographique est évident.
Richard Lodoïs Thoumin. La maison syrienne dans la plaine hauranaise: le bassin du Baradā et sur les plateaux du Qalamūn. Paris, 1932. Librairie Ernest Leroux.
No comments:
Post a Comment