Décoration en terre: le pauvre et le riche

 

 Les familles pauvres, qui n'ont à leur disposition qu'une seule chambre, rangent contre l'un des murs de haut silos en terre où s'emmagasinent le burġul (*) البرغل et les lentilles. Les riches relèguent ces armoires primitives dans une pièce voisine réservée aux provisions. Une émulation se crée entre les femmes d'un même village. Elles décorent les étagères et le foyer de dessins en relief ou bien elles y incrustent des assiettes de faïence ou des débris de glace brisée. Le souci de la décoration va parfois jusqu'à blanchir le poteau qui soutient la poutre maîtresse. Elles l'enduisent de terre, façonnent quelquefois une sorte de chapiteau ou l'entourent à mi-hauteur d'une étagère circulaire. 

(*) Blé cuit et concassé. 

Richard Lodoïs Thoumin. La maison syrienne dans la plaine hauranaise: le bassin du Baradā et sur les plateaux du Qalamūn. Paris, 1932. Librairie Ernest Leroux.

Richard Lodoïs Thoumin 1897-1972

Décoration en terre

Décoration en terre (suite)