Sunday, March 6, 2022

Dummar

 


 Dès que l'indigène devient aisé, il construit des pièces voisines pour éliminer de la salle principale tout ce qui n'a pas trait directement à la vie familiale. C'est d'abord une sorte de débarras où l'on rentre la paille hachée التبن et les fagots. Cette pièce s'agrandit, s'aménage et on y transporte les silos en terre et leurs réserves de nourriture. Puis, dans la cour, la famille construit un four à pain. Les plus pauvres ont recours à celui d'un voisin complaisant ou se contentent de crêpes grillées sur une coupe de tôles (صاج) renversée et posée sur des pierres au-dessus du feu. (comme à Dummar دمّر par exemple). 


Si le paysan prospère, la salle aux réserves se dédouble. L'une est à la fois l'office et la cuisine: les femmes y trient les olives, pilent la viande, travaillent la pâte à pain; l'autre est un hangar pour le bois et le matériel de culture. Une étable pour les vaches ou les chèvres se joint alors au reste de l'habitation. Les pièces ne communiquent pas entre elles et s'ouvrent sur la cour. D'ordinaire, seul le mur de la chambre familiale est percé d'une fenêtre. Comme fréquemment dans le monde musulman, l'habitation ne prend pas jour sur l'extérieur. 

Une barrière coupe la cour en deux. L'un des côtés, conduisant de l'entrée de l'habitation à la porte de la salle commune, est en terre battue: c'est un passage qui - en principe - est propre. L'autre côté est à usage de poulailler et de réserve à fumier. 




Richard Lodoïs Thoumin. La maison syrienne dans la plaine hauranaise: le bassin du Baradā et sur les plateaux du Qalamūn. Paris, 1932. Librairie Ernest Leroux.

Richard Lodoïs Thoumin 1897-1972

Maison rurale: plans

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