Le Bain Fatḥi, le mieux conservé, avec celui du palais ʿaẓm, des bains du dix-huitième siècle, fut construit en 1745 sur le côté occidental de la grande rue de Mīdān par le fameux daftardār al-Falāqinsi. C'est l'un des rares bains de Damas pourvu d'une façade monumentale. Cette dernière, appareillée en assises polychromes selon la bonne tradition mamlūk, est percée, en sa partie centrale, de quatre fenêtres grillées, flanquées de deux grands défoncements à arc trilobé, celui du nord abritant la porte d'entrée, celui du sud un sabīl (fontaine publique). Le plan, caractéristique des Ḥammāms publics du dix-huitième siècle dans lesquels la salle chaude D est devenue prépondérante, ne trahit aucun remaniement postérieur. La salle froide B, relativement plus spacieuse que dans les ḥammāms antérieurs, est constituée d'une partie centrale couverte d'une coupole et de deux masṭaba, l'une au nord, l'autre au sud, couvertes de voûtes en bonnet d'évêque et richement ornées de marqueterie de pierre. la salle tiède C est une salle rectangulaire couverte d'une voûte en arc-de-cloître, donnant accès sur chacun de ses deux petits côtés à une maqṣūra. Désaffecté, le ḥammām Fatḥi, après avoir longtemps servi de dépôt de grains est utilisé aujourd'hui comme entrepôt de marchandises.
Photo: a) la salle froide B, fontaine ornementale. Fontaine et banquettes de repos se font face de part et d'autre de l'axe du bain; b) la salle tiède C: plan rectangulaire et en largeur, fréquent à partir du dix-huitième siècle, et porte d'une maqṣūra.
Gérard Degeorge. Damas: des Ottomans à nos jours. L'Harmattan, 1994 (texte)
No comments:
Post a Comment