Situé au carrefour de Mʿiḏanat aš-Šaḥm, à cent mètres dans la ruelle an-Nāṣiri qui ouvre à l'extrémité du sūq Madḥat Pāša.
Bien que ce bain ait subi de nombreuses transformations, les éléments restants permettent de restituer sa forme primitive. En effet, si l'on compare son plan à celui du bain de Surūji de la période précédente, ou à celui de Qaymarīya qui va suivre, on s'aperçoit d'une part, qu'il manque la salle chaude D et que, d'autre part, l'emplacement pour les cuves d'eau chaude est réduit à sa plus simple expression.
Si nous joignons les points 1 et 2, extrémités des murs de la salle de production de vapeur et de la salle de déshabillage, nous nous apercevons que les murs de fond de chacune de ces salles sont dans le prolongement l'un de l'autre et que, sans doute, ils n'en formaient primitivement qu'un. Il semble donc que l'on doive conserver ce mur dans la composition restituée. Comme, d'autre part, la salle de production de vapeur n'a pu être construite primitivement avec une si petite largeur, nous ferons disparaître le mur limitant cette salle en 3.
Par la suppression de ce mur, on obtient, entre le mur de la salle de production de vapeur et l'extrémité de la salle C, un espace 4 correspondant exactement aux dimensions d'une salle chaude D avec ses maqṣūra D1 et D2, qui remplacerait alors les petites salles C3 et C4 lesquelles présentent d'ailleurs, dans le plan actuel, des traces très nettes de remaniement.
Cette restitution entraîne aussi la restitution de la salle de déshabillage A. Cette salle devait certainement prendre jour sur la rue, à l'emplacement où l'on a ouvert ensuite une boutique, tandis que, pour garder un éclairage dans la salle actuelle, il fallut réserver, à l'est, un petit jardin, dont l'utilité ne pourrait autrement s'expliquer. La restitution est encore confirmée par ces deux constatations: l'arc 5 est moins large que le mur sur lequel il s'appuie et la longueur 6 est égale à 6'.
Les stalactites du système de rachat de la coupole de la salle B sont semblables à celles d'az-Zayn, par leur complication et leur richesse. Les décors des quatre angles de cette salle sont de forme nettement mamlūk, et l'un d'eux comporte même, dans son dessin, une coupe, élément courant dans les blasons des sultans de cette époque. Le nom an-Nāṣiri, fort répandu alors, pourrait encore, si besoin était, nous donner une indication de plus pour l'âge de notre bain, que les comparaisons de style et de plan exposées plus haut nous autorisent à classer dans les bains du quatorzième siècle.
Michel Écochard & Claude Le Coeur. Les Bains de Damas : Monographies architecturales. Imprimerie catholique 1942-1943.
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