Sur le bord du Nahr Ṯawrā, à proximité du Jisr al-ʾAbīaḍ, le "Pont Blanc", l'épouse d'al-Malik al-Muʿaẓẓam, ʿAzīzat ad-Dīn ʾIẖšā H̱ātūn, princesse ʾUrtuqīd de Mārdīn, fit construire à partir de 1213 sa madrasa funéraire connue sous le nom de Māridānīya. Terminé et constitué waqf en 1226-1227, l'édifice ne reçut jamais la sépulture de sa fondatrice et les cartouches à queue d'aronde destinés à recevoir l'inscription de fondation restèrent anégraphiques. Partie pour Mārdīn ou pour la Mecque où, tombée dans la misère elle devint porteuse d'eau, elle ne revit jamais Damas et sa turba demeura vide jusqu'à ce qu'un émir mamlūk du nom de Sayf ad-Dīn ʾAsnak ibn ʾUzdamur, trouvant les lieux à sa convenance se les appropriât et s'y fit enterrer en 816 de l'Hégire (1413-1414 È.C.). On s'explique ainsi que notre monument ait subi à l'époque mamlūk des remaniements (la transformation de l'édifice en mosquée avec adjonction d'un minaret).
Bien que nous n'ayons pas d'inscriptions in situ, nous pouvons quand même dater l'édifice à travers des textes historiques. Parmi les monuments qui s'élevaient en ce point de la ville, un seul datait de l'époque ʾAyyūbīd, "la madrasa de la princesse de Mārdīn", situé sur le bord de Ṯawrā, contiguë au Pont Blanc" (Sauvaire). Les indications topographiques données par les sources à propos des édifices voisins ne contredisent point cette identification.
Gérard Degeorge: Damas des Origines aux Mamluks, l'Harmattan 1997 (p. 342-343).
Ernst Herzfeld. Damascus, Studies in Architecture III. Ars Islamica 1946
Jean Sauvaget. Les monuments Ayyoubides de Damas, livraison III
Henri Sauvaire. Description de Damas
Karl Wulzinger & Carl Watzinger. Damaskus, die Islamische Stadt. Walter de Gruyter 1924.
Madrasa al-Māridānīya: le plan
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