La maison compte au nombre des faits essentiels de géographie humaine. Ses matériaux indiquent la nature des terrains avoisinants et son aménagement révèle les besoins de ses habitants: elle résulte de l'activité d'une famille, mais elle ne se réalise qu'en fonction du milieu physique.
Elle est un phénomène des plus complexes. L'homme s'efforce de tirer parti de l'argile, du calcaire ou du basalte dont il dispose; l'emplacement et l'orientation choisis montrent son adaptation au relief et au climat ainsi qu'aux nécessités sociales. Le plan même de l'habitation exprime sa fortune et les modalités de sa vie domestique. Il cherche la proximité d'une source et de terres irrigables, les avantages d'un versant ensoleillé, le talus qui borde une zone marécageuse; il construit sa maison tout contre celle de ses voisins s'il craint pour sa sécurité et donne au village l'aspect d'une fortresse; il vit au contraire près de ses champs s'il n'entrevoit pas la possibilité d'une agression et si les points d'eau sont nombreux.
Laissant de côté la maison en tant que "fait social", nous ne nous occuperons dans le présent travail que de la maison en tant que "fait géographique" dans la plaine de Ḥōrān, le bassin du Barada et les plateaux du Qalamūn. La documentation photographique et les plans mettent en évidence les caractères de cette dépendance qui unit l'habitation au milieu physique. Le texte se limitera à commenter cette documentation et la carte de répartition des types de construction.
Richard Lodoïs Thoumin. La maison syrienne dans la plaine hauranaise: le bassin du Baradā et sur les plateaux du Qalamūn. Paris, 1932. Librairie Ernest Leroux.
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