Réparties selon un plan tantôt centré, tantôt rectiligne, les parties constitutives du ḥammām sont chaque fois les mêmes: une porte d'entrée, généralement de petite dimension et très sobrement traitée, donne accès à une salle de déshabillage A, l'antique apodyterium, presque toujours carrée, couverte d'une coupole, dotée de banquettes de bois garnies de coussins entourant un bassin central avec jet d'eau. C'est là que les clients se dévêtent et qu'après le bain, emmitouflés dans des serviettes chaudes et propres, ils se reposent en buvant du thé. Un couloir coudé, fermé par une porte à chacune de ses extrémités, donne accès à la salle froide B, l'antique frigidarium, dépourvue de dispositif de chauffage, mais attiédie par son voisinage avec la section chauffée. Elle fait en général office de salle de déshabillage, surtout en hiver, pour les personnes âgées ou malades. La salle tiède C, le tepidarium, des thermes romains, prépare l'accès à la salle chaude. Elle est pourvue de petites salles annexes, les maqṣūra, réservées aux soins corporels, lavage, épilation, rasage, massage, et propice aux fantaisies diverses, la promiscuité régnant là ayant évidemment raison de tous les censeurs et de toutes les interdictions. La salle chaude D enfin, le caldarium antique, parfois aussi pourvue de maqṣūra, contiguë à la chaufferie F dont elle reçoit directement la vapeur par une série de perforations ménagées dans le mur mitoyen. Grâce à sa température élevée, elle est le lieu des sudations plus ou moins prolongées. Les latrines E sont généralement situées entre la salle de déshabillage et la salle froide. La salle de chauffe dont le foyer est alimenté par de la sciure, du crottin ou de la paille hachée produit le vapeur mais aussi l'eau chaude qu'une tuyauterie achemine jusqu'aux différentes vasques réparties dans les salles, en particulier dans les maqṣūra. La fumée est évacuée par un conduit passant sous le dallage des pièces chaudes - souvenir atrophié des hypocaustes romains - prolongé par une cheminée qui culmine à cinq ou six mètres au-dessus des terrasses, entre la salle froide et la salle tiède.
Michel Écochard & Claude Le Coeur. Les Bains de Damas : Monographies architecturales. Imprimerie catholique 1942-1943 (plan d'un bain damascain typique).
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