Ce bain est situé au quartier kurde, à l'angle de plusieurs rues. Il fonctionne et il est en bon état de conservation.
Il possède, sur deux côtés, une façade de pierres en petit appareil; sur la façade Est, une fontaine publique.
La salle de déshabillage A, non construite sur le plan cruciforme traditionnel, est rectangulaire et, malgré ses proportions (15,46 x 6,40), couverte en maçonnerie, grâce à une ingénieuse architecture de voûtes dont nous reproduisons le tracé. Le centre de la voûte est percé d'un oculus octogonal décoré de belles alvéoles qui supportent un lanterneau construit postérieurement.
La salle froide actuelle B' était primitivement un des exèdres de la salle tiède C, la salle froide devant se trouver entre les salles A et C dans l'espace remanié qui comporte actuellement un couloir sans issue (x), une salle (y), transformée en bassin, et deux latrines E, couvertes par une seule coupole.
La salle C3, ancienne maqṣūra de la salle tiède, actuellement salle d'épilage, n'est plus qu'une demi-salle, comme en témoigne la moitié du tambour supportant la coupole.
Décoration: dans les salles C1, C4, B', et D, on voit des niches en berceau dont les génératrices se retournent au fond en dessinant une conque, comme au bain Qaymarīya. Nulle part ailleurs nous n'avons retrouvé cet élément décoratif exceptionnel.
Dans la salle A en (a) un stuc gravé sur le mur dessine un miḥrāb. Il faut signaler aussi dans la salle C, une belle vasque de basalte.
Les services du bain sont vastes, complets et particulièrement bien construits. On y remarque en outre une rampe d'accès, qui permet aux voitures de transporter sur les terrasses le combustible pour l'y faire sécher et qui facilite l'évacuation du tas de cendres qu'elle contourne.
La forme générale du bain proprement dit semble ancienne. Le décor est assez semblable à celui de Qaymarīya et les grandes alvéoles de la salle tiède peuvent être rapprochées de celles d'as-Sulṭān. Le bain de Muqaddam pourrait donc avoir été construit au quatorzième siècle, mais aucun indice plus sûr ne nous permet de l'affirmer.
Michel Écochard & Claude Le Coeur. Les Bains de Damas : Monographies architecturales. Imprimerie catholique 1942-1943 (plan d'un bain damascain typique).
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