Palmyre (cliché Stironi) |
2 Août 1925
Invitée depuis quelque temps à voir une amie a S...., à une grande distance de Damas, en une petite ferme, à la lisière de désert, je pars ce matin, en auto, avec un chauffeur arménien qui, dès l'abord, cherche à m'exploiter, mais me sourit d'un air entendu lorsqu'il voit que je m'aperçoit de sa fourberie. J'entre en passant chercher des films chez Stironi, Il y un sergent qui se fait photographier. Je ne sais pourquoi, cela me semble funèbre, ou plutôt, je ne le sais que trop, car il y a là sur un meuble un entassement de films développés, dans de petites enveloppes, qui attendent qu'on vienne les chercher... Et les soldats qui les apportèrent, il y a douze jours, sont tous tués...
Alice Poulleau. À Damas sous les bombes. Journal d'une Française pendant la révolte syrienne 1924 - 1926 (p. 49). Ed. Bretteville Frères, (Paris 1926).
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