Monday, October 2, 2023

Conférence franco-britannique

 


 A la demande du haut commissaire français en Syrie, une conférence comprenant des officiers français et britanniques se réunit le 23 septembre 1926 à  Darʿa - station de la voie ferrée proche de la frontière commune - en vue d'étudier la situation des réfugiés druzes au camp d'al- ʾAzraq et de prendre des mesures pour faire cesser le va et vient des insurgés armés par-dessus la frontière.


Après examen et discussion des faits signalés par les officiers français, la conférence passe à l'étude des mesures propres à mettre fin aux agissements des bandes et d'un commun accord on arrête les dispositions suivantes:

- Entente entre les postes frontières de gendarmerie syrienne et ceux de l'Arab légion transjordanienne, pour patrouiller ensemble le long de la frontière, se communiquer les renseignements recueillis et agir en commun contre ce qui paraîtrait suspect.  
- Entente entre les cavaleries française et britannique pour l'exécution de reconnaissances dans les régions où des groupements armés seraient signalés.    
- Surveillance de la frontière par les deux aviations, français et britannique, agissant en liaison. 

En ce qui concern les réfugiés druze d'al- ʾAzraq, les Anglais font remarquer que les autorités britanniques poursuivent une œuvre humanitaire en leur fournissant des vivres et des subsides. Ils ont autorisé cinquante d'entre eux à conserver des armes pour défendre le camp des réfugiés contre les entreprises des bédouins du désert.   

Ils ne nient pas que des communications aient lieu entre les réfugiés et le Jabal, mais ils ignorent les transports d'armes et de munitions, comme aussi la vente en Transjordanie des biens et troupeaux razziés.  

Sur l'insistance des officiers français, les délégués anglais ne refusent pas d'envisager soit le refoulement des réfugiés dans un camp plus éloigné de la frontière, en Palestine, par exemple, soit leur renvoi au Jabal ad-Durūz, soit encore leur remise aux autorités françaises, mais à la condition que ces réfugiés ne soient pas l'objet de mesures de rigueur spéciales.       

Assurance complète leur est donnée sur ce point, sauf en ce qui concerne certains chefs de l'insurrection, qui ont à répondre devant notre justice d'assassinats et de massacres organisés par eux.


















Édouard Andréa. La Révolte druze et l'insurrection de Damas, 1925-1926. Payot, Paris 106 Boulevard St. Germain, 1937.

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