L'évidente satisfaction des populations de Soueida et des villages aux alentours, de même que le grand désir de paix constaté dans le Maqran sud, devraient amener la totalité du peuple druze à la soumission et cependant, une petite minorité se complaît encore à la rébellion.
La raison en est à ce que le foyer de la révolte s'est déplacé, il n'est plus au Jabal, mais bien en Transjordanie et plus spécialement à al-ʾAzraq, où campent plusieurs milliers de familles druzes, où les chefs rebelles tiennent toujours leurs assises et où les guerriers se ravitaillent librement, malgré les conventions adoptées par les représentants des deux nations mandataires. Il y a plus d'un mois que l'entente s'est faite et il ne semble pas qu'il y ait quelque chose de changé à ce qui existait antérieurement: les réfugiés druzes, qui devaient être dirigés sur des camps de concentration en Palestine, sont toujours à al-ʾAzraq, à moins de cinquante kilomètres de la frontière. Les insurgés en armes se déplacent comme auparavant sans qu'ils soient soumis à aucun contrôle et les deux grands chefs de l'insurrection: Sulṭān et Šahbandar, auxquels le territoire transjordanien devait être interdit, y circulent tout aussi librement qu'autrefois.
Ces aberrations prouvent la trop grande complaisance des autorités transjordaniennes à l'égard des rebelles et aussi le peu de cas qu'elles font des conventions signées par les représentants de la France et de l'Angleterre.
Édouard Andréa. La Révolte druze et l'insurrection de Damas, 1925-1926. Payot, Paris 106 Boulevard St. Germain, 1937.
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