Depuis leur retour en pays druze, ls forces françaises ont promené leurs fanions et leurs drapeaux successivement dans les Maqran ouest, nord et sud; elles ont victorieusement livré trois batailles: Soueida, ʾUmm ar-Rummān, Ṣalẖad, et une foules de petits combats. Elles ont affirmé leur volonté de triompher d'une insurrection, injustement montée contre la France, en même temps qu'elles ont prouvé aux populations que si la fermeté préside à leurs opérations, elles savent aussi agir avec bienveillance.
Aujourd'hui, dans ces trois régions, où notre force s'est manifestée, la révolte est étouffée; la grande majorité des Druzes se fait amende honorable; la vie normale a repris dans les villes et les villages, ainsi que les travaux des champs dans la campagne. La tranquillité n'y est pas encore parfaite à cause des brigandages exercés par les bandes, mais la "révolution nationale", comme l'ont qualifiée ses auteurs, est bien morte.
Mais il est une contrée où nous ne sommes pas encore allés, ou du moins que nous n'avons qu'effleurer en juillet dernier; c'est le Maqran est, la haute montagne du Jabal et son versant oriental sur le vaste désert de laves du Ṣafa. Il y a là des villages importants qu'il est nécessaire de visiter et de rassurer, et cela d'autant plus que les bandes paraissent s'y être donné rendez-vous.
Une piste, aménagée pour le passage des automobiles sous l'administration du gouverneur Carbillet, traverse la montagne du nord au sud, en suivant la crête sur presque toute sa longueur; les notables du pays assurent que les camions peuvent y passer et cela est important pour nous, car l'expédition projetée durera au moins une dizaine de jours, et sans les camions, il serait impossible de transporter les vivres nécessaires, pour ce temps, aux quatre mille hommes et dix-huit cents animaux de la colonne.
Édouard Andréa. La Révolte druze et l'insurrection de Damas, 1925-1926. Payot, Paris 106 Boulevard St. Germain, 1937.
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