Sunday, July 30, 2023

Prise de Soueida

 


 Le 25 avril 1926, à 13h30, tous les objectifs sont atteints et la capitale druze est en notre possession. Le drapeau français, aussitôt hissé sur la ville et sur la citadelle, annonce la réparation que nous devions à nos soldats, ignominieusement massacrés l'an dernier à Kafr et à Mazraʿa


Courte visite d'abord aux positions ennemies. 

Aux fontaines de la ville, l'eau coule claire et abondante; mais, dans une heure, il n'y aura plus une goutte; les rebelles, dans leur retraite, ayant coupé la canalisation. Devant la maison du docteur Šahbandar, une belle automobile américaine, portant le croissant rouge du service de santé, est chargée, non pas de pansements et de médicaments, mais de cartouche et d'obus. Un peu partout, en ville, des armes automatiques, mitrailleuses et fusils mitrailleuses, et surtout des quantités de cartouches et d'obus, témoignent de la précipitation avec laquelle les rebelles ont abandonné la capitale.

Au cimetière militaire, un spectacle horrible nous remplit d'indignation: les tombes de nos soldats de la première heure sont ouverte et les ossements dispersés tout autour; sauvagerie macabre, dont la honte retombe sur Sulṭān al-ʾAṭraš.

Puis, visite aux blessés; il n'y a pas d'hôpital à Soueida; les médecins dressent les tentes d'ambulances et organisent des abris de fortune. Les blessés graves, dont l'état nécessite une intervention chirurgicale, sont emportés en avion vers les hôpitaux. Les morts sont rangés sous des abris, où les commandants d'unités et les médecins les identifient, en attendant l'instant où ils seront conduits à leur dernière demeure.









Édouard Andréa. La Révolte druze et l'insurrection de Damas, 1925-1926. Payot, Paris 106 Boulevard St. Germain, 1937. 

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