Thursday, July 20, 2023

Mesures de police dans la Ġūṭa (suite)

 


 A l'arrivée des troupes de renforcement à Damas, il a semblé de meilleur tactique d'établir des postes permanents dans la Ġūṭa et de compléter le système de surveillance avec des colonnes mobiles, chargées de poursuivre et de traquer les bandes en appuyant leurs opérations sur les postes nouvellement créés. D'autre part, nos détachements de troupes régulières étant peu propres aux combats sous bois, contre une poussière d'adversaires fuyant dans tous les sens, on leur a adjoint des forces supplétives, organisés avec des gendarmes syriens et des cavaliers šarkas.

En effet, nos tirailleurs combattent toujours en groupes sous les yeux d'un chef; ils ne peuvent et ne doivent agir isolément; on ne voit pas bien, en effet, une section s'éparpiller dans les jardins et les bois, chaque homme lancé à la poursuite d'un insurgé, les rebelles se séparant les uns des autres et se faufilant partout où ils peuvent, sans cohésion, entre eux, lorsqu'ils sont traqués; la section ainsi dispersée ne serait plus commandée et marcherait inévitablement à de graves mécomptes. Cependant, dans la guérilla que l'on nous impose, il est nécessaire de répondre par une contre-guérilla de même nature; c'est la raison qui nous fait organiser des groupements de partisans, combattant à la manière des rebelles et pouvant ainsi rendre d'inappréciables services.

Les premiers postes installés dans la Ġūṭa, le sont en décembre 1925 et les autres en janvier qui suit; les villages Dūma, Otoya (?), Hock-Karaba (?), Chahba (?) et Bouak (?) reçoivent chacun une garnison à la grande satisfaction des paysans qui, depuis longtemps, demandent protection. Nos soldats logent dans des fermes autour desquelles ils ont établi de solides fortifications que les insurgés pourraient difficilement forcer. 

Une bande rebelle vient-elle à être signalée quelque part? Le commandant de la région organise aussitôt une colonne de police avec des troupes régulières, auxquelles sont adjoints des escadrons de gendarmes et de šarkas. Le détachement part à la recherche des insurgés; les irréguliers précèdent la troupe aussi loin que possible en avant, fouillent les bois, accrochent les rebelles et combattent à leur manière, avec d'autan plus d'ardeur qu'ils se savent soutenus en arrière par la colonne régulière.










Édouard Andréa. La Révolte druze et l'insurrection de Damas, 1925-1926. Payot, Paris 106 Boulevard St. Germain, 1937. 

Photo: Le lieutenant Philibert Collet au milieu de cavaliers šarkas dans les années 1920.

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