A combien faut-il évaluer le nombre des combattants druzes?
La population du Jabal est d'environ cinquante mille âmes; en comptant un combattant par famille de six à huit personnes, ce qui n'est pas exagéré, on arrive au chiffre de sept à huit mille hommes armés, effectif vraisemblable, car avant la révolte on comptait au moins deux fusils par famille. Or, depuis le début de l'insurrection, de nombreux convois d'armes sont arrivés en pays druze, dont l'un d'ailleurs était accompagné par un officier transjordanien; il y a donc certainement au Jabal autant d'armes que d'hommes valides.
En résumé, nos soldats auront devant eux environ sept mille guerriers bien armés et bien pourvus de munitions; combattants courageux et qui le seront d'autant plus dans les combats prochains, qu'ils ont conscience de se battre pour une cause nationale où leur race est en jeu.
Nos troupes:
Dans un premier plan, il était prévu trois colonnes de quatre à cinq bataillons chacune, mais la nécessité de laisser dans la région de Damas des forces plus considérables qu'on ne l'avait d'abord pensé, a fait réduire le projet à deux colonnes fortement organisées.
La première, que nous appellerons "principale", comprend cinq bataillons de nords-africains et un sixième de Légion étrangère, deux batterie de 75, un demi-régiment de spahis marocains, une compagnie de chars de combats, deux pelotons d'auto-mitrailleuses, une ambulance sur roues et une centaine de camions chargés de munitions, de vivres et de matériel.
La deuxième colonne dite "légère" parce que son artillerie et son convoi ne comprennent aucun élément sur roue, mais seulement des animaux de bât, peut manœuvrer en tous terrains, et quitter les pistes pour se porter en droite ligne, par le chemin le plus court, sur les objectifs qui lui seront fixés. Elle comprend cinq bataillons, dont trois de tirailleurs nord-africains et deux de Sénégalais, deux batteries de montagne sur mulets, un demi-régiment de spahis marocains et une ambulance sur bât.
Enfin, deux escadrilles d'aviation, parquées à ʾIzriʿ إزرع, doivent travailler au profit des deux colonnes.
Au total: dix mille combattants et trois milles animaux.
Édouard Andréa. La Révolte druze et l'insurrection de Damas, 1925-1926. Payot, Paris 106 Boulevard St. Germain, 1937.
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